Les caresses, ils aiment ca aussi !

Les caresses, ils aiment ca aussi !

Les hommes sont comme nous : ils n’ont pas toujours envie qu’on "leur saute dessus" !

Les hommes sont comme nous : ils n’ont pas toujours envie qu’on "leur saute dessus" ! Pour eux aussi, les préliminaires ont toute leur importance. Mais ce qu’ils aiment est souvent différent de ce qu’on imagine a priori...
 
Mettre du feeling dans ses gestes
Le sexe ne peut être réduit à une simple mécanique, à un mode d’emploi universel. C’est avant tout la fusion de deux sensualités. Le piège serait donc de chercher à se perfectionner en apprenant par cœur certaines techniques et en les récitant mécaniquement. « Les caresses relèvent du sur-mesure, pas du prêt-à-jouir, analyse le Dr Gérard Leleu*, médecin sexologue. Et elles ne peuvent donner leur plein de volupté et d’euphorie sans un minimum de douceur, de tact, d’inventivité, de rêverie. »
Faut-il, pour cela, que l’on se fie à notre propre ressenti ? Attention aux projections car chacun a sa propre sensibilité. Ce qui nous plaît ne convient pas forcément à notre partenaire … « Le corps tout entier de l’autre nous parle, rappelle le sexologue. Il suffit donc d’être à son écoute. On sentira du bout des doigts les tressaillements de sa peau, on sera attentif à sa respiration, plus ou moins rapide, à ses soupirs, à ses râles… » Autant de messages qui vont guider notre radar interne et nous encourager à poursuivre ou, au contraire, à ne pas insister. 
 
Donner et prendre du plaisir
« On peut être égoïste pendant l’acte sexuel, c’est même parfois utile pour atteindre l’orgasme, souligne le sexologue. On peut aussi se faire jouir tout(e) seul(e) en se masturbant. Avec les caresses, c’est différent, il faut être deux. Outre les sensations agréables qu’elles procurent et le désir qu’elles font naître, elles permettent d’entrer en relation avec l’autre. Et le vrai plaisir sexuel prend justement sa source dans le partage, la sensualité, l’étroite connivence des corps et des esprits. »
On peut toujours se forcer à caresser l’autre pour lui montrer qu’on est attentionnée. Mais notre partenaire ne ressentira pas le même plaisir. Il pourra aussi douter de sa capacité à nous exciter. Alors que si on le fait vraiment parce qu’on en a profondément envie, parce qu’on a autant de plaisir à donner qu’à recevoir, il connaîtra une profonde plénitude et s’adonnera à sa jouissance sans aucune arrière-pensée.
 
Explorer ses zones érogènes
Ces parties du corps riches en terminaisons nerveuses et en capteurs sensoriels, sont très sensibles au toucher. « Si chez l’homme, le plaisir se trouve concentré dans le gland du pénis, des zones érogènes dites « secondaires » sont également très réceptives aux caresses, comme le bas-ventre et l’intérieur des cuisses, ou encore le pli inter fessier », commente le Gérard Leleu. On les parcourra lentement du bout des doigts. « Attention, deux zones hypersensibles méritent les plus grands égards, met en garde le sexologue. Il s’agit des bourses, dont la peau est très fine, et de la zone anale, encore taboue pour une grande partie du sexe masculin. Effleurées, embrassées ou léchées avec délicatesse, elles mènent pourtant à l’extase ceux qui veulent bien s’abandonner aux doigts ou à une bouche experte ! » 
Certains hommes, qui ont sensuellement investi leur épiderme, peuvent également avoir étendu leurs zones érogènes à d’autres régions, comme les fesses, que l’on peut pétrir plus vigoureusement, le cuir chevelu, la nuque, les oreilles et tous les plis (au niveau du poignet, du coude, de l’aine, derrière les genoux…). « Ce sont des zones très innervées et donc très sensibles qui participent, en prélude à l’acte sexuel, à stimuler les organes sexuels ! précise le  Gérard Leleu, Mais ces caresses peuvent aussi être prodiguées sans intention de faire l’amour, « juste » pour câliner l’autre et l’aider à se détendre. »
 
Caresser avec la langue
La fellation reste la caresse préférée de 93% des hommes*… à condition qu’elle ne soit pas trop rapide ou trop énergique, en un mot mécanique ou expéditive. Il faut, là encore, que l’homme sente que sa partenaire aime son pénis, qu’elle a envie de le mordiller, de le téter, de le chérir, avec la langue, les lèvres. Sinon, mieux vaut s’abstenir ! « La fellation ne doit obéir à aucun schéma défini, insiste le Dr Gérad Leleu. Durant cette relation très intime, chacun doit tenir compte de l’autre, de ses souhaits, de ses peurs. Pour cela, il est nécessaire que la femme exprime auparavant et nettement ce qu’elle veut et ne veut pas et que l’homme s’engage à respecter sa décision. » Ainsi, le sexologue recommande à l’amante de poser l’autre main en anneau à la base du pénis pour faire butée. « Ce geste, largement méconnu, a un rôle majeur, ajoute le sexologue. Il permet à la femme de rester maîtresse de la situation – l’extraction est plus facile pour elle en cas de problème – et donc de se sentir plus en confiance, plus participative. Et il apporte beaucoup à l’homme sur le plan de la jouissance. Si cette main est en plus un peu active, c’est l’apothéose ! »
 
Ils en parlent
« J’adore lorsque ma femme, après l’amour, me caresse « gratuitement ». Chaque partie de mon corps a droit à son traitement de faveur ! Pour les épaules et les bras, ce sont des caresses appuyées ; pour les fesses des massages profonds. C’est à la fois tendre et tellement sensuel que, parfois, ça me donne envie de remettre ça ! », Bruno, 46 ans.
 
« Mon amie m’excite physiquement beaucoup car elle a tout ce que j’aime : de gros seins, des jambes fines, de petites fesses hautes. Mais au lit, c’est un glaçon. Elle déteste par exemple toucher mon sexe. Elle préfère que je la pénètre rapidement. C’est hyper frustrant. » Philippe, 38 ans.
 
« Pour moi, le peau à peau, c’est la base de la sexualité  : la pénétration, c’est en plus ! C’est ma partenaire qui va me faire aimer telle ou telle caresse. Je suis restée deux ans avec une femme qui détestait les fellations mais qui s’occupait de tout le reste si bien ! Elle avait une façon unique de me mordiller les tétons qui déclenchait des sensations nouvelles. » Samuel, 39 ans.
 
« En vieillissant, j’ai appris à cerner mes goûts et, surtout, à communiquer sur mes sensations. Et ça change tout ! Je n’hésite plus à dire à ma femme « pas trop vite », « un peu plus bas », « un tout petit peu plus fort ». Parfois, le plaisir se rate à un centimètre ! Après, on en veut à l’autre, c’est idiot » Allan, 60 ans.
 
Les caresses ne sont plus réservées aux femmes
Alors que leur peau recèle le même nombre et le même type de récepteurs sensitifs que celle des femmes, les hommes semblent pourtant plus réticents aux caresses que nous, les femmes, sommes censées adorer. A quoi cela tient-il ? «  Durant des siècles , explique Gérard Leleu, la religion, l’éducation et la culture ont contraint les hommes à ne pas écouter leur sensualité. En outre, les tâches qui leur étaient imparties, comme les travaux ou la guerre, mettaient leurs peau en contact avec des matières dures (la pierre, les métaux) et de fortes intempéries. Il lui fallait prouver sa résistance, ne pas baisser la garde, pour tenir le coup. » 
 
Heureusement, les temps changent ! « Si 66% des plus âgés avouent faire plutôt durer les prémices pour faire plaisir à leur compagne, ils ne sont que 48% des plus jeunes à le faire uniquement pour elle, confirme Philippe Brenot, psychiatre, anthropologue et sexologue, auteur d’une vaste enquête sur « Les hommes, le sexe et l’amour »**. »
Et, de fait, les hommes ont tout à y gagner ! D’abord, parce que « la tendresse corporelle, indispensable à la détente et au rapprochement du couple, est le prélude de l’amour », fait remarquer Philippe Brenot. Mais aussi parce qu’en entraînant la sécrétion d'endorphines et de dopamine (hormones du plaisir), les caresses peuvent accroître le plaisir sexuel et, surtout, le prolonger. Quoi qu’on en pense, tendresse et érotisme sont profondément liés. « Si les hommes se libèrent de leurs résistances pour développer leur sensibilité, ils découvriront que leur corps tout entier les invite à de multiples jouissances plus prometteuses qu’un simple orgasme, confirme le Gérard Leleu. Pour le plus grand épanouissement du couple, qui verra sa sexualité enrichie. » A nous de jouer, donc, en utilisant tous les outils dont dispose notre corps !
 
** Enquête menée en 2010-2011 auprès de 2153 hommes :  « Les hommes, le sexe et l’amour » (Les Arènes)
 
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