Tim Robbins aux Nuits de Fourvière

Tim Robbins aux Nuits de Fourvière

Il fallait bien une star pour célébrer la 70e édition des Nuits de Fourvière, qui a débuté mardi 2 juin sur les hauteurs de Lyon.

Il fallait bien une star pour célébrer la 70e édition des Nuits de Fourvière, qui a débuté mardi 2 juin sur les hauteurs de Lyon. Tim ­Robbins, l’acteur américain, était donc de la partie, ­convié non pour sa filmographie mais en tant que metteur en scène. Le théâtre, pour lui, est tout sauf un passe-temps : fils d’une actrice et d’un musicien, Tim Robbins était déjà sur les planches à l’âge de douze ans. Et n’a jamais perdu de vue ses premières amours. Directeur artistique d’une troupe de théâtre, The Actors’ Gang, depuis 1981, l’acteur oscarisé signe la mise en scène de cette comédie enchanteresse de William Shakespeare, « Le Songe d’une nuit d’été », donnée en première française.

Charmant

Une quinzaine d’artistes sur scène (dont deux musiciens) qui passent d’un rôle à l’autre, pas de décor si ce n’est ces vestiaires offerts au regard de chaque côté du plateau, cette production n’entend pas révolutionner le genre. Robbins est fidèle au texte avec ses moult rebondissements : deux couples d’amants, Lysandre et Hermia, Démétrius et Helena, un roi des fées, Obéron, qui ne cesse de se disputer avec sa femme, Titania, un esprit malin, Puck, qui aura la main malheureuse au moment de verser les fluides et tout un monde de créatures. Pour donner à voir la forêt, les comédiens brandissent de simples branches. L’effet est charmant. L’accompagnement musical souligne les tensions et les changements de rythme. Mais c’est avec la troupe d’acteurs amateurs qui doivent répéter une fort mauvaise tragédie – du théâtre dans le théâtre – que Tim Robbins réussit à faire décoller la pièce. Il y a là Bottom/Pyrame qui entend voler la vedette à ses comparses (Bob Turton, truculent) ou Flute/Thisbé (Adam Ferguson, parfait en travesti). On se régale de les voir jouer faux avec talent. Au final, le public de l’Odéon, ce bel amphithéâtre en plein air de Fourvière, aura droit à une représentation sans queue ni tête de Pyrame et Thisbé qui emporte l’adhésion.

« Cette pièce compte parmi mes préférées de Shakespeare. Elle contient tellement de différentes strates de vérité, de non-vérité, de rêve, de réalité, de magie et de tromperie », clame Tim Robbins. Même si cette production en anglais (et sans micros !) ne restera peut-être pas dans les annales, elle a ouvert avec charme ces Nuits de Fourvière. Tim Robbins donnera un concert le 5 juin ici même. Lui succéderont deux mois durant Bartabas et son nouvel opus, la danseuse Sylvie Guillem pour sa tournée d’adieux ou Björk.


source : www.lesechos.fr

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