La tour InCity devient la 3e de France, focus sur Lyon et ses projets

La tour InCity devient la 3e de France, focus sur Lyon et ses projets

C’est ce dimanche que la tour Incity à Lyon a reçu la pointe de sa flèche, déposée par hélicoptère.

C’est ce dimanche que la tour Incity à Lyon a reçu la pointe de sa flèche, déposée par hélicoptère. Un mât qui culmine à 200 mètres, symbole de la régénération du quartier de La Part-Dieu.

Avant plusieurs gros chantiers qui doivent transformer le quartier en profondeur, La Part-Dieu, à Lyon recherchait un symbole fort. Le premier quartier d’affaires français après La Défense, à la recherche d’un second souffle, redresse aujourd’hui la tête en faisant installer la flèche de la tour Incity par hélicoptère. Dominant la «skyline» de Lyon, la nouvelle tour Incity a reçu dimanche la pointe de la flèche portant sa hauteur à 200 mètres.

Le bâtiment qui domine la «skyline» lyonnaise, devient ainsi la troisième plus haute tour de France, derrière la tour First de La Défense (231 mètres) et la tour Montparnasse (210 mètres) à Paris. Incarnation de l’urbanisme sur dalle qui prévalait dans les années 60, ce quartier mal-aimé reste vital pour l’économie de la métropole rhône-alpine et doit donc se réinventer.

Des logements familiaux

Sa relance est une des priorités du maire Gérard Collomb (PS) qui ambitionne de faire boxer sa ville dans la catégorie des grandes métropoles européennes comme Barcelone ou Milan. «C’est un projet politique qui s’inscrit dans le cadre de l’affirmation de la métropole du Grand Lyon. Mais c’est aussi un projet nécessaire car le quartier a vieilli, ne fonctionne plus comme il le devrait et n’est pas très attractif», résume l’urbaniste François Decoster.

Contrairement à d’autres grands projets urbains, «on ne part pas d’une page blanche (...), il faut composer avec l’existant», relève Roelof Verhage de l’Institut d’urbanisme de Lyon. Pas question donc de faire table rase du passé. Certains bâtiments, représentants de l’architecture «brutaliste» en vogue il y a un demi-siècle, méritent au contraire d’être mis en valeur, soulignent les aménageurs.

Le plan d’aménagement concocté par le cabinet AUC de François Decoster prévoit à la fois la construction de nouvelles tours, l’édification d’immeubles «classiques», la rénovation de bâtiments obsolètes et quelques destructions. Des logements familiaux seront aussi implantés pour maintenir de la vie après la fermeture des bureaux. Des passerelles ont déjà été rasées et une quasi-autoroute relookée en boulevard urbain. Des cheminements vont être créés pour les piétons, «parents pauvres» du quartier, et les pieds d’immeubles vont accueillir des commerces.

La Part-Dieu dispose de deux gros atouts, avec sa gare, premier centre de correspondance français avec ses 150 TGV et ses 400 TER quotidiens, et son centre commercial, le plus grand d’Europe en centre-ville. Mais la première éclate aux coutures - avec 120.000 voyageurs quotidiens alors qu’elle était prévue pour 35.000 - alors que le second bloque toute communication entre le quartier et le reste de la ville.

Doublement de la taille de la gare

La gare va donc voir sa taille doublée, avec la création d’un troisième accès et le déplacement des commerces qui l’encombrent vers une nouvelle galerie marchande. Le centre commercial va transformer son toit, qui sert de parking, en espace de vie, accueillant jardins et restaurants accessibles depuis l’extérieur. Ces deux projets structurants devraient être prochainement lancés. «Notre volonté est d’aller vite», souligne Pascal Barboni d’Unibail-Rodamco, la foncière propriétaire du centre commercial. Si la sphère publique (y compris la SNCF) envisage d’investir 400 millions d’euros, les privés devraient amener cinq à six fois plus. Permettant ainsi de mobiliser au total 2,5 milliards d’euros.

En l’état, ce vaste projet irrite un collectif regroupant une douzaine d’organisations citoyennes et de gauche: «c’est une rénovation qui oublie les habitants et les usagers de la Part-Dieu», fustige au nom du collectif, Gwenola Bellange qui pointe «un manque de concertation».

Aujourd’hui, le quartier offre 1 million de m² de bureaux et sa relance devrait permettre d’ajouter jusqu’à 700.000 m². De nouvelles tours pourraient ainsi voir le jour, après la tour Oxygène (117 mètres), inaugurée en 2010, et maintenant la tour Incity.

Source : www.lefigaro.fr

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